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ACCÈS AU CORPS DES PROFESSEUR·ES

AGRÉGÉ·ES

Pour la session 2024 de l’agrégation, 1 712 postes ont été offerts au concours UNE ÉTAPE SUPPLÉMENTAIRE DANSI
externe, 55 au concours externe spécial et 1 049 au concours interne. LA DÉCONCENTRATION : LA GESTION DES AGRÉGÉ·ESI
Les syndicats de la FSU revendiquent que la grille indiciaire de l’agrégation
revalorisée deviennent la grille de référence pour les professeurs, CPE et PAR LES RECTORATSI
Psy-ÉN. Dans cette optique, le nombre de postes aux concours externes de Le décret du 6 juillet 2024 acte la déconcentration du corps des agrégé·es.
l’agrégation doit être augmenté, les possibilités de recrutement par concours Cela signifie concrètement qu’à partir du 2 septembre 2024 c’est le rectorat
interne et par liste d’aptitude doivent être élargies. Des agrégations doivent qui gère la carrière des agrégé·es, en particulier les recours contre l’appré-
être créées pour les disciplines pour lesquelles il n’en existe pas encore. La ciation finale du rendez-vous de carrière 2023-2024, l’appréciation finale
liste d’aptitude doit reposer sur un barème priorisant l’ancienneté. des rendez-vous de carrière 2024-2025, les promotions 2025 à l’avance-
L’accès au corps des agrégé.es par liste d’aptitude, encore limité à 1 pour 7 ment d’échelon accéléré, à la hors-classe, à la classe exceptionnelle. Les re-
par concours, reste très étroit : le contingent pour 2024 était de 339. Ces re- classements dans le corps de agrégé.es au 1er septembre sont encore opérés
crutements sont réalisées dans l’opacité, sans critères objectivés par un ba- par le ministère, mais les suivants seront réalisés par le rectorat.
rème. Le recrutement se fait au niveau ministériel, discipline par discipline, Le brassage national permettait de lisser la gestion des collègues, quelle que
sur la base des propositions rectorales. 90 % des promu·es sont issus du soit leur académie d’exercice. Pour l’avancement d’échelon bonifié, le minis-
corps des professeur·es certifié·es. L'âge moyen des promu·es est supérieur tère établissait des listes par discipline, ce qui permettait également des
à 50 ans, en baisse continue année après année équilibrages. La déconcentration induit des inégalités de traitement en fonc-
tion des pratiques académiques divergentes. Ces inégalités ont d’ailleurs été
De nombreux·ses collègues, et en particulier de femmes, s’ auto-censurent documentées parles syndicats de la FSU pour les corps qui étaient déjà en
et ne candidatent pas à la liste d'aptitude, le taux de réussite étant de l'ordre gestion déconcentrée. L’opacité introduite par la loi de Transformation (lire
de 2,5 %. Les collègues promouvables (plus de 10 ans d'enseignement, dont destruction) de la Fonction publique de 2019 rend plus difficile la lutte contre
5 ans dans le corps actuel, et un âge supérieur à 40 ans) sont moins de 6 % ces inégalités.
à candidater. N'hésitez pas à vous lancer, surtout si vous êtes à la hors-classe La déconcentration du corps des agrégé·es décidée in extremis par l’ex gou-
ou à la classe exceptionnelle. Si vous avez fait partie des proposé.es par le vernement la veille du second tour des législatives interroge. Elle s’inscrit
recteur en 2024, cela signifie que votre recrutement est en bonne voie et dans une logique de déconcentration croissante, dont on peut se demander
qu'il est essentiel que vous renouveliez votre candidature. jusqu’où elle va aller. Les syndicats de la FSU, défenseurs d’une Éducation
Nationale et d’un service public d’éducation de qualité dans tous les terri-
toires, s’opposeront à toute évolution vers la régionalisation. Cette dernière
conduirait à une explosion des inégalités, que ce soit pour les personnels ou
pour les élèves et leurs famille. Il demande l’abrogation du décret du 6 juillet
2024 et le rétablissement des compétences des Commissions Administra-
tives Paritaires.

QU'EST-CE QU'ÊTRE FONCTIONNAIRE ?
La vénalité et l'hérédité des charges publiques ayant été abolies à la fin de l'Ancien Régime, il a fallu organiser les administrations
publiques de façon à permettre à tous les citoyen∙nes d'y exercer ou de contrôler leur exécution.
Les missions régaliennes ne sont pas les seules missions pour lesquelles les fonctionnaires sont requis, du fait de l'importante
contribution au bien commun des missions sociales de l’État, listées dans le Préambule de la Constitution. Missions régaliennes
ou sociales, fonctionnaires d’État, de l'hospitalière, de la territoriale ou assimilé∙es, grandes catastrophes ou modestes moments
de la vie quotidienne, les exemples de l’utilité sociale des fonctionnaires et des agent∙es ne manquent pas !
La Fonction publique est organisée en trois volets : FPE, FPT, FPH, rassemblant les militaires et les fonctionnaires civils de l’État
ou d'établissements publics, des hôpitaux ou des collectivités territoriales.
Les agents sont toutes et tous comptables de leurs activités devant les citoyen∙nes. Elles et ils sont en charge de l'intérêt général,
qui suppose égal accès, continuité, adaptabilité, neutralité, indépendance. On attend d'elles et eux qu'elles et ils exercent leur
mission avec dignité, impartialité, intégrité, probité, neutralité et laïcité.
Devant assurer la continuité du service public sur l’ensemble du territoire, les fonctionnaires sont ainsi plus nombreux et
nombreuses à travailler le week-end ou la nuit, à subir des contraintes de rythme de travail ou à être confronté∙es à un public
difficile, que les salarié∙es du privé.
Ces obligations, liées à des contraintes spécifiques, expliquent que la situation des fonctionnaires soit régie par des lois et des
règlements administratifs, contrairement aux autres salarié∙es dont la situation relève d'un contrat signé avec un employeur.
C'est donc le statut, qui définit les garanties et les droits octroyés aux fonctionnaires au regard des obligations et du rôle social qui
leur incombe : droit à la carrière, droit au poste, droit syndical, droit à pension...
Les politiques néolibérales continuent de fragiliser le statut, le principe de carrière, les garanties collectives, l’exercice de leur
pleine citoyenneté dans le prolongement de la loi dite « de transformation de la Fonction publique » (TFP) du 6 août 2019 :
réduction du droit de participation à l’organisation des services, de définition des métiers et de déroulement des carrières. Elles
consistent à promouvoir le recours au contrat plutôt qu'au statut, à importer les logiques managériales issues du privé au sein
même du statut, à individualiser et à précariser les missions, les conditions de travail et de rémunération. L’abandon de l’égalité
de traitement entre les agents s’accompagne alors d’un renoncement à l’égalité de traitement des citoyen∙nes. Le syndicats de la
FSU sont déterminés à défendre dans le même mouvement les droits des agents de la Fonction publique et ceux des citoyen∙nes
en demande de services publics de qualité.

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L’US #850 À jour 01/10/2024