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RENTRÉE 2024 RENTRÉE 2024

COMBIEN DE PROFESSEURS MEUSE

À LA RENTRÉE ? LA RENTRÉE 2024 SE PRÉPARE …
LE GRAND FLOU...
Les enjeux de ce début d’année 2024 sont une fois de plus
déterminants pour l’avenir de notre système éducatif. Le
Pour préparer la rentrée, la première question est celle des moyens combat contre les mesures liées au « choc des savoirs » se
d'enseignement mis à disposition des établissements. Les opérations fait sur le terrain, par exemple lors d’heures d’information
de préparation de rentrée commencent donc dès le vote du budget (en er
octobre) et la ventilation des moyens académie par académie (en syndicale, comme dans la rue le 1 février, mais aussi à
l’occasion de la réunion des instances.
décembre). Malgré ce calendrier bien rôdé, la préparation de la rentrée
2024 est particulièrement floue...
DOTATIONS DES COLLÈGES ET LYCÉES
Au moment d’écrire ces lignes (fin février), la rentrée 2024
AU NIVEAU NATIONAL : ENTOURLOUPES ET FAUSSES PROMESSES
En décembre 2023, le ministre Attal a cherché à camoufler les se prépare, tant dans les lycées que dans les collèges
suppressions d'emplois par une communication mensongère. Alors que meusiens. Les lycées généraux et technologiques du
le projet de loi de finances 2024 (imposé en octobre par 49.3) prévoyait département se voient privés de moyens : pour environ 200
484 suppressions d'emplois dans le second degré, le ministre crée la élèves de moins, la baisse des dotations des quatre LGT
surprise en annonçant 1 058 « moyens » supplémentaires par rapport meusiens correspond à l’équivalent de 18 postes
au budget (donc un solde positif de + 574). d’enseignants ! Encore un plan social qui ne dit pas
Seul problème, ces « moyens » supplémentaires n'ont pas fait l'objet son nom !
d'un projet de loi de finance rectificatif : personne ne sait donc Quant aux collèges, la préparation de rentrée se fait
comment ils sont financés. De plus, il s'agit de « moyens » et non dans des conditions ubuesques : comment mettre en
d’« emplois » : cela signifie donc que l'on va imposer des tâches place des « groupes de niveaux » sans moyens
supplémentaires à des personnels moins nombreux. supplémentaires ? Tout cela relève de la quadrature du
Pour l'académie Nancy­Metz, cela permet donc au ministère de cercle. On touche le fond : non seulement les mesures liées
réaliser 67 suppressions d'emplois dans le second degré, tout en au « choc des savoirs » vont à rebours de la
affirmant qu'il ne supprime « que » 54 équivalents temps plein (ETP). démocratisation scolaire dont le second degré à besoin,
mais en plus on met le feu dans les établissements car les
mesures ne sont même pas financées. En Meuse, seuls 34
À L'ÉCHELLE ACADÉMIQUE : PÉNURIE ET OPACITÉ ème
En janvier 2024, le rectorat Nancy­Metz a présenté au Comité social « groupes » sont financés sur 147 divisions de 6 et
ème
d’administration (CSA) académique la ventilation des suppressions de 5 (environ 15 % des élèves) ! Autant dire que très peu
d’élèves seront « en groupes » en Mathématiques et
postes dans l'académie.
Sans surprise, il apparaît que les établissements disposeront de Français, sauf à en créer en enlevant des dédoublements
dans d’autres matières : LV, sciences, technologie… Voilà
dotations insuffisantes. Dans les collèges, la mise en place des qui va contribuer à détruire encore plus les collectifs de
regroupements de niveaux prévus dans le cadre du « choc des
savoirs » nécessiterait a minima la création de 200 ETP : le rectorat en travail. Dans tous les cas, les dotations seront bien
insuffisantes pour satisfaire les besoins.
prévoit royalement 34... Dans les lycées, le mode de calcul des
dotations horaires (DHG) reste tout simplement secret (a­t­on quelque
TRAVAIL DANS LES INSTANCES
chose à cacher ?) et le rectorat n'a pas d'autres solutions que de A l'échelle départementale, le SNES­FSU joue son rôle
fermer des formations (notamment des BTS sous statut scolaire) pour
« économiser » des postes. Dans le même temps, le nombre de TZR dans l’instance qu’est le Comité social d’administration
spécial départemental (CSASD) et sa formation spécialisée
dans l'académie a diminué de 25 % depuis 2019... Seule solution pour en matière de santé, de sécurité et de conditions de travail
tenter de faire face aux besoins : augmenter de manière importante les
volumes d'heures supplémentaires. (FS­SSCT). Nous y portons la parole des personnels et
agissons pour que ces instances ne soient pas de
UN EFFORT POLITIQUE POUR L’ÉCOLE ? simples chambres d'enregistrement ou d'information.
Malgré ce qu'assure le recteur de Nancy­Metz et ce que relaient les A noter, que la FSU est la seule organisation syndicale
ayant voté de manière cohérente contre les mesures
médias, les suppressions d’emplois dans notre académie dépassent proposées pour la rentrée 2024 (fermetures de postes
largement la légère baisse des effectifs élèves. dans le premier degré et dotation départementale pour les
L’affichage de « moyens d’enseignement » destinés à laisser penser à collèges) au CSASD puis au Conseil départemental de
un effort politique pour l’école est mensonger. Ces pseudo emplois l'Éducation nationale (CDEN). Certaines organisations
surnuméraires vont se transformer en surcharge de travail pour les syndicales ont des votes différents d’une semaine à l’autre,
personnels, ou en recrutements hâtifs de contractuel·les quand ce sera tandis que d’autres ne prennent même pas la peine de
possible. siéger. Soyez assuré·es que, de leur côté, les militant·es
Les conseils d’administration, décidant obligatoirement de la répartition du SNES­FSU et de la FSU continueront de défendre les
de la dotation horaire (DHG), devront permettre de faire apparaître personnels et le service public d’éducation.
l'insuffisance des moyens et des personnels disponibles. Sébastien WAGNER
Bruno HENRY snes55@nancy.snes.edu
nancy­metz@snes.edu

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