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RAPPORT D' ACTIVITÉ ACADÉMIQUE
LE SNESFSU LORRAINE DANS L'ACTION
La période couverte par ce rapport d'activité a été rythmée par de nombreuses mobilisations, le plus souvent dans
un cadre national et avec la FSU, qui ont pu prendre des formes diverses. Revenir sur certaines de ces journées
peut permettre de tirer des enseignements pour le futur.
UNE GRÈVE MAJORITAIRE ESTELLE ENCORE POSSIBLE ?
Depuis plusieurs années, le rectorat ne transmet plus aux organisations syndicales les chiffres de participation aux
journées de grève ! Heureusement, la transmission de ces données par les S1 nous permet de mesurer très
rapidement si une journée est réussie ou non.
Au cours des années 2021 à 2023, plusieurs journées de mobilisation ont permis une mobilisation majoritaire des
personnels. Ce fut notamment le cas le 13 janvier 2021 (dans le contexte d'une nouvelle vague épidémique, il
s'agissait avant tout d'exprimer notre raslebol envers JeanMichel Blanquer et son mépris) et le 7 mars 2023
(l'intersyndicale appelait à « mettre la France à l'arrêt » pour exiger le retrait du projet de réforme des retraites).
QUELS ENSEIGNEMENTS EN TIRER ?
Si la journée du 7 mars avait été longuement annoncée et préparée, donnant le temps d'en débattre dans les
établissements, celle du 13 janvier a été très réussie alors qu'elle n'avait été annoncée que moins d'une semaine à
l'avance. Par contre, ces deux journées ont en commun d'avoir un mot d'ordre clair et précis qui résonne avec les
attentes des personnels et un cadre unitaire large. Autre point commun, dans les deux cas, dans les établissements
où elle a été débattue, la question de la reconduction de la grève a été largement repoussée.
Le succès de ces deux journées doit nous rappeler que l'objectif du SNESFSU reste de construire la mobilisation
majoritaire de nos professions. Pour cela, le cadre unitaire, le plus large possible, doit être recherché.
UNE MOBILISATION, MÊME MAJORITAIRE, SUFFITELLE POUR GAGNER ?
Si ces deux journées ont vu la mobilisation majoritaire des personnels, leur impact peut être interrogé. Ainsi, les très
fortes mobilisations du printemps 2023 n'ont pas permis d'obtenir le retrait du projet de réforme des retraites mais a
contraint le gouvernement à jouer d'artifices constitutionnels. De la même façon, la journée du 13 janvier 2022 a
permis de décrédibiliser JeanMichel Blanquer de manière définitive mais son remplacement par d'autres ministres
ne s'est pas traduit par un changement des politiques menées. C'est la question de la traduction politique des
revendications du mouvement social qui est posée.
Cependant, il est indéniable que la forte mobilisation des personnels a incité le gouvernement à ajourner certains de
ses projets et à concéder des mesures de revalorisation inconditionnelles, certes très insuffisantes, mais qui
n'étaient pas dans ses intentions.
D'AUTRES FORMES D'ACTION ?
Présent·es au quotidien dans les établissements, les militant·es du SNESFSU Lorraine sont régulièrement invité·es
à proposer des formes d'action qui n'impliquent pas la grève (et donc le retrait d'une partie du salaire) : visuels à
apposer sur son casier, pétitions à signer, rassemblements devant les établissements, publications sur les réseaux
sociaux, manifestations en soirée ou le weekend... Même si ces formes d'action ont leurs limites, elles peuvent
permettre d'installer les revendications dans la durée.
Il nous faut continuer à articuler notre réflexion sur les modalités d'action à une réflexion sur les objectifs
que nous voulons atteindre. S'agitil pour nous d'alerter l'opinion publique, de « gripper » la mise en œuvre
d'une réforme, d'obtenir un changement de politique éducative... ? En fonction de l'objectif, la forme de
mobilisation doit pouvoir varier.
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