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28 Remun et carr 01-2024.qxp_Mise en page 1 08/10/2024 09:31 Page 4

NOS REVENDICATIONS

Les mesures PPCR de revalorisation des carrières de 2017 avaient constitué un début de réponse au déclassement subi par nos
professions. Malgré des insuffisances notables, elles ont constitué une amélioration globale de la carrière de toutes et tous. Le premier
quinquennat Macron n’a, quant à lui, donné lieu à aucune mesure indiciaire, le gouvernement se contentant de mesures sur des
rémunérations accessoires et de mesures indemnitaires pour les débuts de carrière. Depuis 2022, l’inflation, le manque de professeur·es
et la crise de recrutement l’ont contraint à des mesures modestes qu’il nous faut amplifier.

REVALORISER ET RÉINDEXER LE POINT D’INDICEI ❚ l’extension du dispositif « avantage spécifique d’ancienneté » ( ASA ), à l’en-
semble des conditions d’exercice difficiles : affectation dans tout établis-
Jusqu’en 1982, la valeur du point d’indice était indexée sur les prix. Le mon- sement classé REP+ ou REP (avec un classement élargi), affectation en ZR,
tant du SMIC est par la loi revalorisé en tenant compte de l’inflation. Dans la affectation avec complément de service... ;
fonction publique, pour assurer le maintien du pouvoir d’achat, il n’y a pas ❚ la déconnexion entre évaluation professionnelle et progression de carrière ;
d’autre voie que le retour de l’indexation de l’évolution de traitement sur celle ❚ la rupture avec le « néo-management » libéral qui met les collègues en
des prix. Or lors des quatorze dernières années, le point d’indice n’a évolué concurrence au profit d’une culture du travail en équipe et de l’entraide pro-
que 4 fois (+ 0,5 % en juillet 2010, + 0,6 % en juillet 2016, + 0,6 % en février fessionnelle.
2017, + 3,5 % en juillet 2022 et + 1,5 % en juillet 2023) alors que l’inflation À tous les moments de la carrière, les syndicats de la FSU sont particulière-
sur la même période s’élève à 26,8 %. ment vigilants à ce que les promotions tiennent compte, dans chaque corps,
Le SNES, le SNEP, le SNUEP et la FSU revendiquent un mécanisme de rat- de l’équilibre femmes/hommes.
trapage du point d’indice calculé à partir de la perte de pouvoir d'achat que
les personnels ont subi depuis 2010. C’est une augmentation de plus de 15% LA HORS-CLASSE : HISTOIRE D’UN ACQUIS SYNDICALI
du point d’indice qu’il faudra pour compenser cette perte depuis 14 ans. En
effet, les mesures indemnitaires ne sont pas une solution encore moins pour La hors-classe est l’exemple du succès de la lutte syndicale opiniâtre, alliant
le calcul de nos pensions. La seule mesure qui vaille est celle d’un mécanisme revendication et action des élus des syndicats de la FSU dans les instances.
d’indexation de la rémunération indiciaire sur les prix permettant d’assurer Née de la revalorisation de 1989, la hors-classe, contingentée initialement à
le niveau des pensions des collègues partant à la retraite. 15 % des effectifs du corps, est devenue un débouché de carrière pour toutes
et tous, représentant aujourd’hui près du tiers de chaque corps. La revendica-
REVALORISER LES MÉTIERS DE L’ÉDUCATIONI tion historique et constante des syndicats de la FSU d’un accès à la hors-classe
pour toutes et tous avant la fin de carrière a abouti dans le cadre du protocole
Comme le SMIC est lui régulièrement revalorisé au moins pour suivre l’infla- PPCR.
tion, on remonte l’indice minimum sans bouger le plafond et le reste de la Les lignes directrices de gestion ministérielles confirment cet acquis majeur
grille ; cela crée une mécanique d’écrasement des hiérarchies salariales. Nous – tous les professeurs, CPE et Psy-ÉN « ont vocation à dérouler une carrière
assistons à une remise en cause de la fonction publique de carrière où pour complète sur au moins deux grades » – obtenu par les syndicats de la FSU
une partie importante des personnels, l’avancement n’assure plus une aug- avec un barème national qui met en œuvre l’accès pour toutes et tous à la
mentation des rémunérations mais au mieux compense parfois la perte du hors-classe et réduit les inégalités de traitement selon les académies et les
pouvoir d’achat du point d’indice. Par ailleurs, la promesse d’aucun recrute- disciplines. La FSU a obtenu en 2023 une nouvelle augmentation du flux
er
ment à moins de 2 000 € n’est pas tenue puisque le salaire net du 1 échelon annuel de promotions, qui se traduira par une diminution des délais d’accès
est de 1 861 € toutes primes comprises et pour un exercice à temps complet à la hors-classe.
donc avec des conditions d’exercice défavorables pour une première année.
L’octroi d’une prime d’attractivité dégressive suivant les échelons fait que dés- LA CLASSE EXCEPTIONNELLE :I
ormais il faudra attendre 17 ans entre l’échelon 2 (2 122 € net) et l’échelon 9 NOUVEL HORIZON REVENDICATIFI
(2 520 € net) pour gagner 400 € de plus par mois. Une autre (encore) per-
versité du système retenu est que nos jeunes collègues ont désormais des sa- Comme pour la hors-classe, il est possible de faire de la classe exception-
laires qui comportent plus de 20% primes (jusqu’à 25,1% au 3 échelon) sans nelle un débouché de carrière pour toutes et tous. À la rentrée 2023, l’effectif
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bien entendu tenir compte d’une éventuelle heure supplémentaire ni d’une des collègues en classe exceptionnelle a atteint 10,5 % de l’effectif de chaque
indemnité pour exercice en REP ou REP+ ou encore d’une mission de PP... corps (ce qui équivaut à près de 40 % des effectifs actuellement en hors-
Revaloriser nos professions, leur rendre leur attractivité, cela ne peut alors classe), à l’issue d’une montée en charge de sept ans. Les possibilités ulté-
se faire qu’en augmentant les salaires sans contrepartie d’aucune sorte. La rieures de promotions n’auraient résulté alors que des seuls départs à la
revalorisation doit être un sujet en soi; vouloir la lier, comme en rêvent cer- retraite.
tains à une évolution du métier synonyme d’accroissement du temps et de Les syndicats de la FSU ont obtenu que les modalités d’accès à la classe ex-
la charge de travail est inacceptable. ceptionnelle soient revues dans le sens d’un accès élargi :
❚ abandon du contingentement en stock du grade à 10 % du corps ;
LE DÉTAIL DE NOS REVENDICATIONSI ❚ abandon du contingentement de l’échelon spécial des corps des profes-
seur·es certifié·es, CPE, PLP, PEPS, Psy-ÉN.
Restaurer l’attractivité de nos professions passe en premier lieu par le rat-
trapage des pertes salariales subies, l’augmentation de la valeur du point Mais le nombre de promotions pour les corps du second degré est insuffisant et
d’indice, des mesures fortes de revalorisation des carrières et donc la recons- les procédures sont opaques et discrétionnaires (cf. page 18).
truction des grilles pour leur rendre leur progressivité, principe fondamental TOUTES ET TOUS ASSIMILÉ·ES AUX AGRÉGÉ·ES !I
de la Fonction publique mis à mal au gré des revalorisations catégorielles.
Concrètement, les syndicats de la FSU revendiquent : Les syndicats de la FSU revendiquent que la grille indiciaire de l’agrégation,
❚ en classe normale : le raccourcissement des premiers échelons pour un revalorisée selon les principes énoncés ci-dessus, devienne la grille de réfé-
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accès au 4 échelon dès deux ans de carrière, un avancement d’échelon au rence pour les professeur·es certifié·es, PEPS, PLP et les corps assimilés (CPE,
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rythme le plus favorable aux 6 et 8 échelons, le raccourcissement à 3 ans Psy-ÉN). Dans cette optique, l’accès au corps des professeur·es agrégé·es
des 9 et 10 échelons ; par concours interne par liste d’aptitude doit être élargi à toutes les disci-
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❚ une carrière parcourue sans obstacle de grade pour atteindre l’indice som- plines et aux autres corps de professeur·es. Celle-ci doit s’opérer selon un
mital à la fin d’une carrière complète ; barème transparent prenant en compte l’expérience acquise.

4 ✦ Rémunérations et carrières PAGES SPÉCIALES À

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