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Protection sociale :



                           une conquête à défendre !






       Si l’on considère que se soigner ou vieillir dignement est un droit fondamental des travailleur·ses, c’est donc du côté des recettes que
       l’on doit se tourner. Pour s’en tenir à la Sécu, son résultat comptable dépend tout autant des dépenses (et d’aucuns semblent
       juger  indécent  de  se  soigner  correctement  ou  de  partir  à  la  retraite  avant  65  ans  ou  plus…)  que  des  recettes  encore
       essentiellement alimentées par les cotisations sociales, c’est­à­dire le prélèvement opéré proportionnellement aux revenus d’activités
       sur les richesses produites calculé à partir des revenus d’activité.


       L’illusion de la dette ou le refus de poser la légitime question des recettes  !


       Des recettes asséchées !
       Le moins qu’on puisse dire est qu’elles sont sérieusement mises à mal par des décennies de
       politiques néo­libérales au service des grandes entreprises et par leurs conséquences :
       ­ le chômage de masse, les faibles salaires ou les inégalités salariales, entres les femmes et les
       hommes,  réduisent  mécaniquement  les  recettes  de  la  Sécurité  sociale  (l’indispensable  égalité
       salariale femmes/hommes rapporterait à elle­seule près de 10 milliards par an à la Sécu),
       ­ la « politique de l’offre » qui dévaste les finances de la Sécu : gel et exonérations des cotisations
       sociales et fiscalisation croissante de la sécurité sociale à travers la CSG…

       Politique fiscale, répartition des richesses : des alternatives possibles !
       Ces chiffres sont à comparer au déficit annoncé de la Sécurité sociale : les 90 milliards d’exonérations par an (!) sont à
       mettre au regard des 22 milliards d'euros en 2025 de déficit annoncé, après les 18,2 milliards de 2024. Il est évident que la
       Sécu n’a pas un problème de dépenses mais de recettes, insuffisantes à cause des politiques menées.


       La Protection Sociale Complémentaire (PSC) : l’art de faire reculer la Sécu…


       L’ordonnance  de  février  2021  prise  par  le  gouvernement  a  imposé  une  réforme  qui  déstabilise  en
       profondeur  la  protection  sociale  complémentaire  des  agent·es  de  la  Fonction  publique,  en  rompant
       notamment  les  solidarités  au  détriment  des  retraité·es.  Au  prétexte  d’une  participation  financière  de
       l’employeur à la complémentaire santé des agent·es en activité, la nouvelle législation a rendu obligatoire
       la souscription à un contrat et un opérateur, mais a aussi entraîné une séparation entre prise en charge des
       traitements médicaux (volet « santé ») et couverture de la perte de revenus durant une longue période
       (volet « prévoyance »). Dans les faits, en généralisant aux agent·es de la Fonction publique la couverture
       complémentaire  obligatoire,  cofinancée  par  l’employeur  (mais  de  manière  forfaitaire  et  donc  limitée),  la
       réforme renforce un système d’assurance maladie particulièrement inégalitaire, parce qu’à deux, voire trois
       étages (assurances « sur­complémentaires ») pour compenser des paniers de soins moins intéressants.
       Au­delà de la participation employeur, ces évolutions s’inscrivent dans une logique de désengagement de la Sécurité sociale
       et de financiarisation de la santé. Les gouvernements successifs profitent de l’existence des complémentaires pour réduire
       les remboursements opérés par la Sécurité sociale, comme cela a été le cas, par exemple, pour les soins dentaires cet été.




       Le 100 % Sécu : plus que jamais d’actualité… et loin d’être une utopie  !

       Le SNES­FSU est attaché à la logique solidaire de la Sécurité sociale qui prévalait, à sa création en 1945,
       « chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins ».
       Pour la FSU, l’ambition est toujours, comme l’affirmait Ambroise Croizat en 1946 « d’assurer le bien­être de
       tous, de la naissance à la mort. De faire enfin de la vie autre chose qu’une charge ou un calvaire » : il faut
       retourner aux principes fondateurs de la Sécu, en revenant sur des décennies d’attaques, et imposer le
       100 % Sécu.
       Alors que les entreprises du CAC 40 ont versé en 2024 la somme record de 100 milliards d’euros
       (dividendes et rachats d’action) à leurs actionnaires, notre pays a plus que jamais, et bien plus qu’en
       1946 (date de création de la Sécu), les moyens de la financer ainsi que l’ensemble de la protection
       sociale.
                          C’EST UNE QUESTION DE CHOIX POLITIQUE !
                                    C’EST UNE LUTTE SYNDICALE !
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