Page 2 - 2025-04_protection_sociale
P. 2

Protection sociale :                                                                                                   Protection sociale :



                           une conquête à défendre !                                                                                              une conquête à défendre !






       La protection sociale, un pilier du modèle social français


       L’histoire d’un progrès social
       Avec le droit du travail et les services publics, la protection sociale est un des piliers du « modèle social »
       français, largement issu des réformes de 1945 et du Conseil national de la Résistance (CNR).
       Elle vise à protéger l'ensemble de la société d'un certain nombre de risques liés à une baisse,
       voire une perte de ressources, ou à des dépenses importantes, en couvrant les besoins vitaux de
       ses membres : santé, vieillesse, maternité et famille, emploi, logement, pauvreté et exclusion sociale.
       Pour  que  ces  droits  soient  effectifs,  un  ensemble  de  services  publics  du  soin  et  de  l’action  sociale
       accessibles à toutes et tous sur tout le territoire est indispensable.

       La protection sociale :  la concrétisation de la solidarité nationale, pour prémunir contre les différents risques sociaux
       La Sécurité sociale est l’actrice principale de la protection sociale à travers plusieurs champs d'intervention (« branches ») : assurance
       maladie (maladie, maternité, invalidité, décès) ; vieillesse (retraite, veuvage) ; famille (dont logement et handicap) ; accidents du travail
       et maladies professionnelles ; autonomie (créée en 2020).
       Mais la protection sociale couvre un champ plus large : assurance chômage, aides au logement, minima sociaux, régimes
       spéciaux, régimes d’assurances complémentaires (mutuelles et institutions de prévoyance).




       La protection sociale : la « bête noire » des néolibéraux !


       De façon méthodique, l’ensemble de la protection sociale est attaqué et fragilisé depuis des
       années  par  les  politiques  néo­libérales  qui  réduisent  peu  à  peu  les  droits  collectifs  de  la
       population à un filet minimum et précaire.

       Des attaques répétées et systémiques contre l’ensemble de la protection sociale :
            • réduction de l’offre de soins et fermeture de services et de lits d’hôpitaux,
            • baisse des indemnisations et déremboursement de médicaments : restes à charge de plus
       en plus importants du fait de ces déremboursements et des dépassements d’honoraires, rendant
       nécessaires les complémentaires,
            • complémentaires dont les coûts explosent,
            • diminution des pensions de retraite et recul de l’âge où on peut la prendre,
            • ou encore état déplorable de l’aide sociale à l’enfance (ASE) et des logements sociaux…
       La récente et intolérable diminution de l’indemnisation des arrêts maladie pour les fonctionnaires entre dans ce cadre et
       dans  la  logique  récurrente  de  l’austérité,  l’argument  invoqué  étant  systématiquement  celui  du  «  coût  »  et  de  la
       «  dette  » («  dette sociale », « trou de la Sécu », « déficit du régime des retraites »,… ) Ces arguments ont cours depuis la
       création de la protection sociale. Pourtant, sa mise en place après­guerre dans un pays en ruines n'a pas empêché ses 80 ans
       d'existence depuis lors !

       Le grand danger de la privatisation progressive
       La question de la dette vise en réalité à imposer la « réduction des dépenses » pour réaliser le vieux
       rêve libéral : détruire la Sécu et la protection sociale pour capter et transformer en dividendes les
       cotisations  qui  échappent  aux  grandes  compagnies  capitalistes,  notamment  en  développant  des
       assurances privées de toutes sortes et la logique du chacun pour soi.
       Pour les néolibéraux, l’objectif – à peine voilé – est ainsi de tendre vers la privatisation dans
       un système où chacun·e cotise selon son risque et reçoit selon ses moyens : un tel système
       financiarisé nous coûte aussi plus cher, avec des frais de gestion multipliés par sept, pour une prise
       en charge « low­cost », des scandales qui se multiplient (centres dentaires, EHPADs privés, ruptures
       de stock des industries capitalistiques du médicament).
       Cela  n’a  aucun  sens,  car  la  protection  est  elle­même  une  richesse  et  les  «  dépenses  »  ne  disparaissent  pas  du  circuit
       économique  :  elles  sont  distribuées  en  revenus  pour  une  très  grande  part  (pensions  de  retraites)  et,  pour  ce  qui  concerne  par
       exemple les dépenses d’assurance maladie, elles reviennent aussi sous forme de revenus à tou·tes les acteur·trices du soin et du
       social. Elles sont dans tous les cas réinjectées dans l’ensemble des activités économiques et participent à la réduction des inégalités.
   1   2   3   4