Page 4 - 2025-04_motions_ca_choc_des_savoirs
P. 4

VŒU 3 : À L’USAGE DES COLLÈGES AYANT MIS EN PLACE DES
            REGROUPEMENTS HÉTÉROGÈNES.


                   Le  conseil  d’administration  du  [Nom  de  l’établissement] du  [date] considère  qu’à  la  rentrée  2024,
            malgré une opposition unanime de la profession, le ministère de l’Éducation Nationale a tenté d’imposer la
            mise en place de groupes de niveau dans les établissements. En amont, professeur.es et parents ont alerté
            sur les nombreux risques de cette mesure : stigmatisation des élèves, éclatement du collectif de travail qu’est
            la classe,  perte  de  confiance  pour  certain.es  élèves,  difficultés  pour  les  professeur.es  de  français  et  de
            mathématiques d’accepter la mission de professeur.e principal.e, dégradation des emplois du temps, perte de
            sens des conseils de classe, atteinte à la liberté pédagogique par imposition de progression ou de pratiques…

                   Si la communauté éducative du [Nom de l’établissement] a pu grâce à une forte mobilisation éviter le
            tri  des  élèves,  la  création  de  groupes  hétérogènes  et  la  mise  en  barrette  des  séances  de  français et  de
            mathématiques  en Sixième  et  Cinquième  ont eu  des conséquences.  Les  conditions de  travail  et  donc  les
            conditions  d’enseignements  pour  les  élèves  sont  dégradées.  Tout  d’abord,  les  élèves  n’ont  pas  compris
            pourquoi ils et elles n’étaient plus dans le collectif de travail « classe » sur plus d’un tiers de leurs emplois du
            temps. Cela a généré beaucoup de stress et de questions des familles en début d’année. De plus, le suivi des
            élèves est contrarié avec plusieurs professeur.es de français et de mathématiques pour une même classe.
            Nous n’avons pu qu’en constater les effets négatifs lors des conseils de classe et remise des bulletins...

                   C’est aussi une usine à gaz au niveau des emplois du temps (les alignements de classes ont eu des
            effets sur l’ensemble des disciplines : trop de séances d’une discipline sur la même journée, suppression des
            dédoublements, journées plus longues que prévues règlementairement pour les Sixièmes, pause méridienne
            plus courtes que les 1h30 prévues règlementairement…)

                   Alors que la mise en place de regroupements nous a été présentée comme inéluctable, une enquête
            syndicale montre que dans un collège sur dix la direction a su s’appuyer sur le conseil d’administration pour
            maintenir un fonctionnement en classe entière. C’était notre demande l’an dernier, que nous réitérons à ce
            jour.

                   Enfin, le Conseil d’État, dans sa décision du 29 novembre 2024, a annulé l’arrêté du 15 mars 2024
            (ainsi que sa note de service) instaurant les groupes de niveau, à la date du 6 juillet 2025. Une telle réforme
            demandait  un  décret  signé  par  le  ou  la  premièr.e  ministre  en  plus  d’un  arrêté  signé  par  la  ministre  de
            l’Éducation nationale. Le rapporteur au conseil d’État a repris les arguments de notre syndicat, SNES-FSU,
            quant au non-respect des compétences du conseil d’administration qu’impliquait la note de service.

                   Le constat des effets délétères de l’organisation mise en place dans notre collège étant tiré, le CA
            souhaite donc que dès maintenant soit préparé une rentrée 2025 respectueuse des élèves, des personnels et
            des  instances  démocratiques.  C’est  pour  cela  qu’un  retour  au  fonctionnement  en  classe  est  attendu  en
            septembre 2025.

                                    Les représentant.es des personnels d’éducation et d’enseignement du collège XXX
                                                                           soutenu.es par leur section SNES-FSU
   1   2   3   4