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VŒU 2 : À L’USAGE DES COLLÈGES AYANT MIS EN PLACE UNIQUEMENT
            GROUPE À EFFECTIF RÉDUIT POUR LES ÉLÈVES EN DIFFICULTÉ.

                   Le  conseil  d’administration  du  [Nom  de  l’établissement] du  [date] considère  qu’à  la  rentrée  2024,
            malgré une opposition unanime de la profession, le ministère de l’Éducation Nationale a tenté d’imposer la
            mise en place de groupes de niveau dans les établissements. En amont, professeur.es et parents ont alerté
            sur les nombreux risques de cette mesure : stigmatisation des élèves, éclatement du collectif de travail qu’est
            la classe,  perte  de  confiance  pour  certain.es  élèves,  difficultés  pour  les  professeur.es  de  français  et  de
            mathématiques d’accepter la mission de professeur.e principal.e, dégradation des emplois du temps, perte de
            sens des conseils de classe, atteinte à la liberté pédagogique par imposition de progression ou de pratiques…

                   C’est malheureusement ce que vit la communauté éducative depuis la rentrée dans notre collège.
            Nous ne pouvons que constater la dégradation des conditions de travail des professeur.es et des personnels
            de vie scolaire ainsi que des conditions d’enseignement pour les élèves. Externaliser la difficulté scolaire en
            « extrayant » les élèves en plus grande difficulté dans un groupe à effectif réduit ne peut pas être une solution.
            Nous ne pouvons pas non plus négliger l’effet stigmatisant pour les élèves relégué.es dans le groupe « en
            difficulté ». En effet, ces dernier.es se retrouvent pendant une grande partie de la semaine écarté.es de leur
            classe. Le risque est grand de réunir dans ce regroupement une grande part des élèves de l’École inclusive :
            élèves allophones, avec une reconnaissance MDPH, avec des troubles de l’apprentissage… Il s’agit d’une
            relégation que nous ne pouvons accepter d’autant plus que, même si l’effectif est réduit, La diversité des
            difficultés de ces élèves est telle qu’elle n’est pas gérable.

                   Cette usine à gaz a dégradé les emplois du temps dans toutes les disciplines avec les contraintes des
            classes en barrette (trop de séances d’une discipline sur la même journée, suppression des dédoublements,
            journées plus longues que prévu règlementairement pour les Sixièmes, pause méridienne plus courtes que les
            1h30 prévues règlementairement…). D’un point de vue pédagogique, une progression commune imposée est
            particulièrement chronophage à mettre en œuvre et difficile à appliquer. Elle relève d’injonctions paradoxales
            néfastes pour la santé quand est préconisé à la fois d’étudier selon la même cadence le programme avec un
            groupe  d’élèves  en  difficulté  mais  aussi  de  les  étayer  convenablement  dans  leurs  apprentissages.  Les
            professeur.es concerné.es se sentent dépossédé.es d’une part conséquente de leur liberté pédagogique, de
            la conception de leurs cours.

                   A ce jour, la réalité des groupes de niveau homogènes est loin d’être nationale. D’après une enquête
            syndicale, seulement un quart des établissements appliquent la réforme selon cette organisation. La moitié
            des établissements ne mettent pas en place de groupes de niveau. Ni les élèves, ni les personnels de notre
            collège n’ont donc à se les laisser imposer.

                   Enfin, le Conseil d’État, dans sa décision du 29 novembre 2024, a annulé l’arrêté du 15 mars 2024
            (ainsi que sa note de service) instaurant les groupes de niveau, à la date du 6 juillet 2025. Une telle réforme
            demandait  un  décret  signé  par  le  ou  la  premièr.e  ministre  en  plus  d’un  arrêté  signé  par  la  ministre  de
            l’Éducation nationale. Le rapporteur au conseil d’État a repris les arguments de l’organisation syndicale SNES-
            FSU, qui pointait le non-respect des compétences du conseil d’administration dans la note de service.

                   Le constat des effets délétères de l’organisation mise en place dans notre collège étant tiré, le CA
            souhaite donc que dès maintenant soit préparée une rentrée 2025 respectueuse des élèves, des personnels
            et des instances démocratiques. C’est pour cela qu’un retour au fonctionnement en classe est attendu en
            septembre 2025.

                                    Les représentant.e.s des personnels d’éducation et d’enseignement du collège XXX
                                                                          soutenu.e.s par leur section SNES-FSU
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