rentrée 2024 - choc des savoirs

Alerte sociale - 15 mai 2025

LETTRE OUVERTE "ALERTE SOCIALE3 À MONSIEUR LE RECTEUR DE L’ACADÉMIE DE NANCY-METZ

LE « CHOC DES SAVOIRS » MENACE LA SANTÉ ET LE BIEN-ÊTRE AU TRAVAIL DES PERSONNELS

Non au "choc des savoirs" : ce qui se joue pour chacun·e d'entre nous

Le « Choc des savoirs », ce sont entre autres : groupes de niveaux généralisés, caporalisation des pratiques et perte de la liberté pédagogique, révision de l’ensemble des programmes avec des attendus incontournables, relance des redoublements et mise en place de parcours adaptés, DNB barrage, la création d’une prépa-Seconde de relégation. Certaines des attaques que subit le collège aujourd’hui, les collègues en lycée les subissent déjà depuis la Réforme Blanquer, par exemple avec l’éclatement du groupe classe. Nous le savons, ce sont bien toutes les disciplines et donc tous les collègues exerçant en collège qui vont être impacté·es, au-delà des effets néfastes du regroupement par niveaux sur les emplois du temps de toutes et tous. Les logiques de recours aux évaluations et certifications externes sont déjà à l’œuvre par exemple en langues vivantes. Le SNES-FSU combat la logique du « teach to test » et d’une évaluation perpétuelle destinée à classer, qui crée du mal-être chez les élèves et leur famille.

Rentrée 2023 : première attaque contre le collège

Rappelons-nous la première des disciplines attaquées, la technologie, il y a un an, l’annonce sans concertation préalable de la suppression de l’enseignement de technologie en sixième, pour soi-disant laisser place à un dispositif « soutien-approfondissement » qui va déjà disparaître l'an prochain sans aucun bilan. Depuis, c’est un véritable plan social qui s’opère !

Rentrée 2024 : abandon de l’ambition d’un collège pour toutes et tous

Pour les collègues de lettres et de mathématiques plane la menace, dès la rentrée prochaine, de ne plus jamais exercer leur métier de la manière dont ils le conçoivent : en leur enlevant leur liberté pédagogique, en leur privant de la relation forte et continue avec leurs classes sur laquelle s’appuie leur pédagogie ! Le pilotage par les évaluations nationales, voire internationales, définissant des attendus au rabais par rapport aux ambitions des programmes actuels, voire en contradiction avec certains de leurs objectifs, placerait nos collègues face à toujours plus d’injonctions paradoxales. Les groupes fluctuants en cours d’année entraveraient toute progression cohérente, toute dynamique de classe, toute stabilité pourtant indispensables à de jeunes adolescents et adolescentes, affectant l’ensemble des enseignements suivis au collège.

Des conséquences tous azimuts

Toutes les disciplines sont concernées

Comment agir

Plan d'action intersyndical 54 mai 2024
Signer la pétition

Diaporama pour heure information syndicale
Au conseil d'administration : motion
Comment organiser la résistance en CA, en conseil pédagogique, lors des demi-journées banalisées

Les formations sur les groupes de niveau en français et mathématiques commencent à être organisées dans plusieurs académies :
boycotter, rester mutique, poser les questions qui fâchent. Il est possible de résister car « Nous ne trierons pas nos élèves ».
- en utilisant les documents ci-dessous (arguments contre les regroupements de niveaux)
- en proposant ce qui existait jusqu'à présent : garder les classes entières et prévoir des dédoublements (AP)

Au conseil école collège
argumentaire contre les regroupements de niveaux et ce que dit la recherche sur les groupes de niveaux

Les 2 documents sont ici :

Le SNES-FSU appelle aussi à signer la pétition intersyndicale contre le « Choc des savoirs » et à s’inscrire dans la durée d’un plan d’action au printemps.

Autre tract vers les parents

 

Affiche SNES-FSU

Choc des savoirs : refusons le collège de l’assignation sociale !

Tous les éléments des projets portés par l’ancien ministre Blanquer sont repris et renforcés dans les annonces liées au « choc des savoirs » : le scientisme, qui fait des « neurosciences » le censeur des contenus et des dispositifs pédagogiques ; des manuels scolaires « officiels » afin de formater les pratiques pédagogiques ; le numérique et l’intelligence artificielle (IA) comme leviers de dépossession du métier enseignant ; la caporalisation des personnels ; l’orientation de plus en plus précoce des élèves et une sélection, guidée par une « liberté de choix » de « parcours individuels » conditionnés par le « mérite » ; la dislocation des collectifs de travail par l’éclatement du groupe classe.

Après l’ère Blanquer où il a été oublié et malmené, le collège est piloté à vue depuis deux ans : pas de texte officiel pour préparer la rentrée sereinement ; des expérimentations menées dans tous les sens (surtout dans une visée néolibérale) sans bilan puis généralisées ; une communication incessante sans avoir rien anticipé sur la faisabilité des annonces…

Sur le terrain, la réalité malmène personnels et élèves. Des effectifs qui débordent, une inclusion qui maltraite tout le monde, des personnels qui courent après le temps, la perte de sens du métier est grande. Exit l’heure de soutien et approfondissement en 6ème, véritable usine à gaz dans les collèges lorrains, voici donc les groupes de niveaux en français et mathématiques. Outre le fait que la recherche, les expérimentations déjà menées en décrient le principe, plusieurs questions se posent : qui prendra en charge le niveau faible (15 élèves, c’est énorme) ? Quid de l’inclusion des EBEP dont les difficultés se concentrent en général dans ces deux matières ? Qui sera professeur·e principal·e si on écarte les collègues de français et de mathématiques ? On imagine la désorganisation pour des élèves de sixième qu’on accompagne à l’entrée au collège mais également la pression sur les personnels de la part des familles pour faire changer leur enfant de niveau. À cela s’ajoute la difficulté, voire l’impossibilité, de confectionner les emplois du temps.

La liste des mesures qui organisent le tri social est longue : possibilité de remplacer des enseignements (la LV2 par exemple) pour ces élèves faibles par plus de français et de mathématiques ; découverte des métiers dès la 5ème (en dehors de toute considération sur le développement psychologique de l’enfant) ; refonte des programmes sur 4 compétences (français, maths, compétences psychosociales, culture générale), évaluation standardisée chaque année… D’un côté une individualisation pas seulement des parcours mais aussi des enseignements (on n’apprendrait plus ensemble), de l’autre des injonctions aux « bonnes pratiques » pour les enseignant·es.

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