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liste des établissements évalués
2023-2024
2022-2023
2021-2022
2020-2021
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Comment abuser des personnels animés de bonnes intentions pour faire réussir les
élèves
L’évaluation se substitue au travail sur la révision du projet d’établissement
et le contrat d’objectifs (Plus contraignant que celui-ci qui ne se focalisait
que sur certains points). L’évaluation se fait en 2 étapes : une auto-évaluation
suivie d’une évaluation externe.Nous sommes en plein New Management Public : lors de l’auto-évaluation,
les personnels vont se contraindre eux-mêmes à mettre en œuvre des politiques
qu’ils refusent. Il n’y a aucune référence aux moyens (postes, effectifs qui
empêchent de prendre en charge la difficulté scolaire, temps de concertation
pour tout le travail invisible et indispensable lorsqu’il s’agit de croiser les
regards, équipes pluriprofessionnelles complètes, etc.). De plus, ce temps d’auto-évaluation,
qui associe élève, parents, partenaires extérieurs, est très chronophage. Alors
investir pour rappeler collectivement les attentes des personnels ?
Contrecarrer toute tentative qui n’aurait pas l’accord de tous ? Ou refuser
collectivement de s’engager dans cette démarche afin de gagner du temps et
de l’énergie ?
Le SNES-FSU est à vos
côtés :
N'hésitez pas
aussi à nous demander une intervention pour animer des heures
d’information syndicale (ou comment redonner du sens à son métier).
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Dans la loi de l'école de la confiance
Cette démarche d'évaluation est voulue par J.-M. Blanquer, dans la loi « pour une école de la
confiance » de juillet 2019. Le
Conseil d’évaluation de l’école (CEE) est installé officiellement
fin juin 2020, avec publication de travaux début juillet (Cadre d’évaluation
notamment).
Les textes :
Un comité consultatif est prévu, les organisations syndicales
représentatives devraient en être membre, mais à l’heure actuelle, il n’a pas
été réuni (avec parents, élèves, collectivités territoriales, acteurs du monde
socio-économique et associatif). |
Version PDF
présentée lors du stage
du 14 janvier 2020
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Démarche prévue en deux temps : une autoévaluation suivie d’une évaluation externe.
Première analyse du cadre : le double langage
« La
finalité de l’évaluation des établissements est l’amélioration, dans
l’établissement, du service public d’enseignement scolaire, de la
qualité des apprentissages des élèves, de leurs parcours de
formation et d’insertion professionnelle, de leur réussite éducative
et de leur vie dans l’établissement. Elle a pour but d’améliorer, pour l’ensemble de la communauté
éducative et de ses acteurs, les conditions de réussite collective,
d’exercice des différents métiers et de bien-être dans
l’établissement. »
Mais :
« Le cadrage et la méthode proposés tiennent compte de ces finalités
: l’évaluation est donc d’abord l’affaire de l’établissement
lui-même. »
Tout est renvoyé à
l’établissement lui-même, ses difficultés sont de son fait et non
des politiques menées, des suppressions de postes, d’une formation
indigente, etc. L’évaluation se
substitue à toute démarche de type projet d’établissement et contrat
d’objectifs (c’est la suite logique selon le CEE). |
L’auto-évaluation - quatre domaines
Chronophage ! |
Attendus de l’auto-évaluation
Aucune référence au contexte, aux
moyens alloués, on s’interroge sur les choix
pédagogiques
quid de la liberté pédagogique ? Une auto-évaluation très guidée |
Questionnaires proposés : élèves, parents, enseignants, personnels
non-enseignants.
Des questions portent sur le confinement, mais il est difficile pour
le reste de répondre aux questions dans le contexte sanitaire
actuel !Tout se passe comme si une certaine administration
continuait aveuglément son travail, comme si la gestion de la crise
sanitaire ne bouleversait pas les établissements.Pour
les élèves :
difficile de répondre sans penser au contexte sanitaire
guidé et tendancieux,
on est loin de la visée émancipatrice de l’éducation…
Pour les enseignants :
Très orienté sur les pratiques
pédagogiques, les « bonnes pratiques », et déconnecté du
contexte sanitaire !
Des projets ! Les questions suivantes
traitent des projets collaboratifs avec les partenaires
extérieurs, chers à Blanquer.
que de « Bonnes pratiques », on ne propose pas de diminuer les
effectifs de classe… |
New Management Public
Cette démarche est une illustration du
New Management Public (NMP), dans la
variante « participative » du NMP.
Il s’agit, comme si de rien n’était,
de faire valider une critique de la lourdeur de l’administration ou
des fonctionnaires en tant que corps, qui empêcheraient les
initiatives locales.
Il faut augmenter l'autonomie locale
des acteurs, alléger les contrôles, faire participer les agents à la
réforme (les faire « adhérer ») : « Une démarche participative pour
une évaluation en toute confiance ».Pendant ce temps, le cheval tourne en
rond dans le manège, avec carottes et bâton et il ne réfléchit pas
aux réelles causes de son travail empêché. À la fin de
l’auto-évaluation il n’y a que des engagements de l’établissement et
une déstabilisation des personnels
: mieux accompagner l’orientation des
élèves, mieux prendre en compte la difficulté, augmenter les taux de
passage et taux de réussite aux examens, mieux accueillir les élèves
de bac pro en STS, prévenir le décrochage…Comme pour les contrats d’objectif,
implicitement, peut-être sans s’en rendre compte, les personnels
s’engagent à réaliser des « progrès » mais
ni le rectorat, ni l’éventuelle collectivité territoriale ne
s’engagent en termes de moyens en personnels ni en dotation de
fonctionnement.Par ailleurs, l’auto-évaluation peut
être un outil de déréglementation au nom de
l’adaptation au « local ». Le but est d’attribuer les moyens
non plus sur la base de textes nationaux objectifs mais sur celle de
la « valeur ajoutée » à apporter sans que l’on sache de quoi il
s’agit.
Le SNES-FSU s’est toujours
opposé à ces logiques qui n’ont rien à voir avec la nécessité de
faire des diagnostics comme de fixer à tous les établissements, sur
tout le territoire, des objectifs ambitieux.Donc refuser d'entrer dans la
démarche, ou bien y entrer de façon lucide pour la vider de ce
qu'elle pourrait avoir de dangereux pour l'établissement :
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Agir
Communiquer auprès des
établissements pour essayer de faire comprendre que
derrière la façade « co-construction » fort sympathique il y a un
piège :
il leur est demandé de
dire eux-mêmes tout ce que l’administration devra exiger d’eux. Il
s’agit du même esprit que la contractualisation ou les politiques de
projets où on fait semblant de prendre en compte les besoins locaux
pour en fait faire porter toutes les responsabilités aux acteurs
locaux
Renverser la puissance
de l’adversaire sur lui-même
:
là où cette « auto-évaluation »
se met en place et s’impose, les équipes pourraient en profiter pour
faire apparaître les manquements de l’État et demander réparation
pour faire réussir les élèves : rétablissements d’horaires
d’enseignements, d’enseignements, la présence de personnels
(orientation, santé scolaire, vies scolaires…) sur toute la semaine…
Il s’agit d’un dispositif
administratif qui ne se présente pas immédiatement comme un outil de
pilotage de l’EPLE donc le CA ne
peut pas l’interdire.
Il peut toutefois, dans la logique du point
précédent, voter des vœux de soutien aux exigences des personnels et
dénoncer la démarche. Commencez par assumer VOS responsabilités,
pourraient dire les CA à l’État.
L’auto-évaluation est un acte de
l’établissement conduit sous la responsabilité du chef
d’établissement.
Il devrait donc être
présenté au moins pour information au CA. Il ne peut
s’imposer à l’EPLE qui n’a pas obligation de l’intégrer au projet
d’établissement ou au contrat d’objectif. |
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