LA VÉRITÉ SUR LES CHIFFRES DE LA RENTRÉE 2022
Depuis début janvier 2022, le rectorat communique sur le fait
que l'académie Nancy Metz gagnerait « 30 postes supplémentaires
» pour la rentrée 2022.
Une bonne nouvelle sans doute mais qui ne correspond
malheureusement pas à la réalité telle qu'une analyse des
documents fournis par le rectorat permet de la comprendre. En
effet, les éléments transmis à la presse entretiennent la
confusion entre « moyens » et « postes » .
LA VÉRITÉ SUR LES CHI FFRES DE LA RENTRÉE 2022
Depuis début janvier 2022, le rectorat communique sur le fait
que l'académie Nancy Metz gagnerait « 30 postes supplémentaires
» pour la rentrée 2022.
Une bonne nouvelle sans doute mais qui ne correspond
malheureusement pas à la réalité telle qu'une analyse des
documents fournis par le rectorat permet de la comprendre. En
effet, les éléments transmis à la presse entretiennent la
confusion entre « moyens » et « postes » . MOYENS OU POSTES
La situation des « postes » correspond au nombre d'enseignants
(fonctionnaires titulaires ou contractuels) qui font fonctionner
le service public d’Éducation nationale.
Pour la rentrée 2022, dans le premier degré (les écoles), au cun
poste d'enseignant n'est créé . Dans les collèges et lycées de
notre académie, 29 postes d'enseignants sont supprimés .
Pour être complet, on peut ajouter la suppression de
l'équivalent en heures supplémentaires de 18 postes à temps
plein dans les collèges et lycées.
Le bilan est donc sans appel, la rentrée 2022 se fera avec moins
d'enseignants en Lorraine.
COMMENT FAIRE PLUS AVEC MOINS Le rectorat ose
affirmer que moins de poste s équivalent à plus de moyens ! En
effet, dans le premier et le second degré, l'effet des
suppressions d’emplois est masqué par l’affectation d'une partie
des enseignants stagiaires à temps plein dès leur réussite au
concours.
Cette manoeuvre est insupportable : elle alourdit les conditions
de travail, déjà difficiles, des entrants dans le métier ; elle
prive ces personnels d'une formation pourtant indispensable ;
elle revient à leur faire supporter les conséquences du refus de
créer les postes nécessaires !
De plus, alors que le métier d'enseignant n'attire pas assez,
dégrader les conditions des premières années d'exercice ne
pourra que renforcer les difficultés de recrutement.
QUELLES CONSÉQUENCES DANS LES COLLÈGES ET LYCÉES Depuis
que Jean Michel BLANQUER est ministre, ce sont 495 emplois
d'enseignants qui auront été s upprimés dans les collèges et
lycées de l'académie. Les conséquences sont évidentes : une
dégradation des conditions d'études pour les élèves
· Dans les collèges : les collèges ont perdu 100 postes depuis
2017 alors que leurs effectifs restaient globaleme nt constants.
Les effectifs de classe sont très chargés et la situation
continue à se dégrader. Dans le département de la Meurthe et
Moselle, les prévisions de la rentrée 2022 font état à ce jour
de 2 fois plus de classes à 30 que l’an dernier à la même d ate.
En Moselle, un établissement REP+ prévoit en 3 ème , hors
inclusion ULIS et UPE2A, 26 élèves par classe ! Le rectorat
affiche une attention particulière aux territoires ruraux. Le
souci est que cela se fait au détriment de l’éducation
prioritaire, dans une logique inacceptable de mise en
concurrence des territoires. Une politique éducative réellement
ambitieuse permettrait de satisfaire les besoins de tous les
types de territoires, ruraux comme péri urbains.
· Dans les lycées la mise en oeuvre de la réfo rme du lycée a
permis de généraliser les classes à 35 élèves dans tous les
niveaux, y compris, pour l'enseignement technologique, en
regroupant des élèves de filières
différentes.
· Du côté du remplacement : par rapport à 2020, le nombre des
enseignants rem plaçants (les TZR) a diminué de 9 % dans
l'académie.
La presse s'est fait l'écho de difficultés persistantes au
collège de Lexy (https://www.republicainlorrain.fr/education/2022/02/03/prof-de-francais-absent-la
galere-des-collegiens-de-lexy ) et de l’inefficacité du recours
au remplacement par viso conférence.
· Pour les élèves à besoins éducatifs particulier , le nombre de
dispos itifs ULIS augmente. Cependant, alors que les textes
réglementaires limitent les effectifs à 10 élèves, ce seuil a
été relevé à 15 dans l’académie. Ainsi en Moselle, la moyenne
des effectifs dans les ULIS est de 13 élèves.
En ce qui concerne l’enseignement adapté, sur 24 SEGPA en
Moselle, 8 fonctionnent avec des classes à double niveaux dont
certaines dépassent l'effectif maximal de 16 élèves.
· Dans nombre de collèges, l' inclusion des élèves à besoins
éducatifs particulier se fait dans des classes aux effectifs
très chargés.
L’accompagnement des élèves en situation de handicap continuera
aussi à être très dégradé car ils sont de
plus en plus nombreux alors que les embauches d’AESH
(accompagnant d’élèves en situation de handicap) ne suivent pas
pour y faire face. À titre indicatif, dans notre académie, les
dernières données illustraient une forte augmentation de 30 %
d’élèves à accompagner à la rentrée précédente, passant de 7300
en 2019 à 9600 en 2021, alors que les emplois d’AESH n’ont
progressé que de 8 en équivalent temps plein au début de la
dernière rentrée scolaire. Pour répondre aux besoins des élèves,
les pôles inclusifs d’accompagnement localisés (PIAL ) pallient
le manque de personnels en réduisant le nombre d’heures
d’accompagnement des élèves qu i ne cessent de changer d’AESH à
mesure que des nouveaux élèves reçoivent une notification leur
donnant droit à un suivi d’un AESH. LA DÉMOGRAPHIE JUSTIFIE
T ELLE LES SUPPRESSIONS DE POSTES Les suppressions de
postes subies par notre académie sont d'abord le résultat d'un
choix national : entre 2018 et 2022, les lycées et collèges
publics ont perdu 7 900 emplois alors que les effectifs élèves
augmentaient de 17 000 élèves.
Dans notre académie, les suppressions de postes dépassent très
largement la diminution des effectifs. Ainsi, depuis 2017, alors
que les collèges de l'académie gagnent des élèves ils ont subi
une centaine de suppressions de postes.
Après deux années d'une école très largement perturbées par les
conditions sanitaires, ce dont notre société a besoin c'est de
davantage d'école : des effectifs de classe allégés, des
horaires disciplinaires renforcés, du travail en groupe pour
varier les situations d'apprentissage... Il s'agit aussi de
donner davantage d'ambition aux jeunes Lorrains alors que notre
académie présente un taux de bacheliers généraux inférieur au
niveau national et que plus de la moitié des
bacheliers professionnels ne poursuivent pas leur formation
après leur bac. ET DU CÔTÉ DES PERSONNELS NON ENSEIGNANTS
Dans les établissements scolaires et les services de la région
académique Grand Est, 16 emplois de personnels administratifs s
ont supprimés alors qu'ils sont pourtant indispensables au bon
fonctionnement du système éducatif et à la réussite des élèves.
Seules bonnes nouvelles, les créations d'un poste d’assistant
social (AS) et de six emplois de CPE . Ces créations sont les
bienvenues car le rôle de ces personnels est essentiel au suivi
des élèves. Cependant, elles demeurent largement insuffisantes
pour répondre aux beso ins alors que de nombreux établissements
fonctionnent sans AS ou CPE. Bruno HENRY
Secrétaire général académique
SNES-FSU Lorraine
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