L’accompagnement des élèves en situation de handicap
« Une priorité nationale » ?
Les personnes qui accompagnent la scolarisation des
enfants en situation de handicap relèvent soit du statut d’AESH, soit du
statut d’AVS en contrat aidé. Cependant leurs missions sont strictement
les mêmes. Quel que soit leur contrat, ils sont nombreux à dénoncer leur
situation actuelle.
Parmi les AESH accompagnants des élèves en
situation de handicap, on distingue :
- AESH-i
(individuel - prise en charge d’un seul enfant)
- AESH-M
(mutualisé - peut prendre en charge plusieurs enfants)
- AESH-CO
(en dispositif collectif, classe ou unité pour l’inclusion scolaire CLIS
ou ULIS)
Ils sont embauchés
sous contrat de droit public par la DSDEN avec possibilité de CDI
au bout de 6 ans.
Les AVS/CUI-CAE (contrat
unique d’insertion - contrat d’accompagnement dans l’emploi) sont sous
contrat de droit privé accordé par Pôle Emploi pour 12
mois, renouvelable une fois.
Notons qu’il n’est
pas rare d’être passé par le contrat CUI avant de devenir AESH et donc
d’être susceptible d’obtenir un CDI au bout de 8 ans minimum ! Par
ailleurs, le changement de type de contrat s’accompagne d’une baisse
salariale que les collègues ne comprennent pas facilement.
Les AESH embauchés
sous des contrats considérés comme moins précaires
constatent une
dégradation de leurs conditions de travail.
Plusieurs collègues à
la veille des vacances d’été, reçoivent un avenant à leur contrat (CDD
ou CDI) faisant état d’une réduction de leur quotité de service
pouvant aller de 2 % à 20 % selon le cas. Courrier assorti d’une formule
administrative toujours au ton légèrement menaçant visant à les faire
signer dans les plus brefs délais. Ces collègues, soumis à temps partiel
imposé jugeant que leur salaire déjà insuffisant pour vivre va se
trouver encore réduit, ont tenté d’avoir une explication, mais n’ont eu
que des réponses vagues ou peu crédibles des services départementaux.
Pour ces personnels, comme pour la FSU, c’est doublement inacceptable.
En effet, en ne leur donnant même pas une explication valable, à la
perte de pouvoir d’achat s’ajoute le mépris.
Face aux
difficultés de recrutement les AESH-i sont susceptibles de devenir des
AESH-M.
Après tout, quand
vous êtes là pour un, vous pouvez bien être là pour deux ou trois, sans
compensation de salaire évidemment…
De nombreux collègues demandent que soient définis précisément
les missions et leur temps de travail car ils sont
actuellement exposés à de nombreuses dérives. Toutes les occasions sont
bonnes pour être amené à faire de la surveillance et/ou du service
vacances et/ou de l'administratif sous prétexte d’être à la
« disposition de l'établissement ». Notamment à cause de l’annualisation
du temps de travail sur 39 semaines (qui est légale) ne coïncidant pas
avec la durée du temps scolaire de 36 semaines, les personnels sont
jugés redevables. Or, généralement leur service hebdomadaire ne tient
pas compte de tout leur temps de présence en particulier à des réunions
(conseils de classe, réunions de synthèse par exemple). Dans certains
cas où l’enfant doit être accompagné pour la pause méridienne, des
collègues n’ont même pas de temps de pause personnelle et on leur
refuse de considérer cette période du temps de repas comme du temps du
travail.
Alors que la
plupart des contrats aidés (CAE) sont voués à disparaître, le
gouvernement a promis de « sanctuariser » les postes d’AVS. Mais pas
les autres !
Le dispositif de
contrat aidé jugé « coûteux et inefficace » est supprimé mais rien n’est
prévu pour le remplacer. Pas d’augmentation des subventions aux
associations et collectivités, pas de titularisation des contractuels
dans un corps de la fonction publique pour assurer des missions de
service public. En revanche, on assiste déjà à l’utilisation du service
civique pour couvrir certaines missions. Or, légalement, les missions de
service civique « sont complémentaires des activités confiées aux
salariés ou aux agents publics et ne peuvent se substituer ni à un
emploi, ni à un stage », et elles sont basées sur le volontariat.
Plus que jamais les
collègues ne doivent pas restés isolés mais se réunir, se syndiquer
s’organiser pour riposter face à ces attaques. La machine fonction
publique ne tourne pas qu’avec des fonctionnaires, elle fonctionne aussi
grâce aux précaires qui méritent qu’on les respecte ainsi que leurs
droits.
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