devant la DSDEN, 1, rue Wilson Metz
suivi d'un barbecue revendicatif
EPINAL
14 heures 00
devant la DSDEN
Rentrée 2024 : des moyens….pour les lubies ministérielles !
Gabriel Attal a annoncé des moyens pour la rentrée 2024 au service de son projet
d’Ecole passéiste et conservateur.
22 décembre 2023
Lors du CSA ministériel, Gabriel Attal a présenté les
mesures pour la rentrée 2024. Alors que le budget 2024
prévoyait 484 suppressions d’emplois de professeurs dans
les collèges et lycées publics (qui venaient donc
s’ajouter au 8381 depuis la première rentrée préparée
par un ministre d’Emmanuel Macron), le ministre de l’Education
nationale s’est targué d’avoir obtenu un arbitrage de
Matignon pour annuler ces suppressions d’emplois et
présenter un nouveau schéma d’emplois. Pour
la première fois en 7 ans, le second degré va donc
connaître des créations d’emplois. Un signal positif au
premier abord, mais à quoi vont servir ces nouveaux
emplois ? Décryptage !
Le financement du « choc des savoirs »
Derrière les apparentes mesures de bon sens ou visant à
lever des tabous qui n’en sont pas, le choc des savoirs
dessine un projet d’Ecole de l’assignation sociale. Il
réactive des mesures qui visent d’abord à réactiver le
mythe d’une école ancrée dans une époque révolue et qui
va surtout contribuer à aggraver les inégalités et le
tri social. C’est notamment le cas des groupes de
niveaux en français et en maths en 6eme et 5eme.
Pour financer ces groupes de niveaux, le ministre active
deux leviers :
– la création de 830 emplois
– le redéploiement de 1500 emplois qui servent
actuellement à la mise en place de l’heure
d’approfondissement et de soutien en 6eme, dispositif
qui est donc supprimé.
Au passage, le ministre ne revient pas sur la
suppression de la technologie en 6eme entérinant cette
décision scandaleuse prise par son prédécesseur et qui
sert donc à financer ces dispositifs.
Sur les 2330 emplois supplémentaires annoncés par le
ministre pour la mise en place des groupes de soutien,
près de la moitié sont en réalité…du redéploiement d’un
dispositif à un autre ! Quant
au 830 nouveaux emplois, des questions restent en
suspens sur leur financement pérenne et sur le fait
qu’ils seront bien pourvus en pleine crise
d’attractivité qui perdure.
150 emplois sont aussi annoncés pour l’expérimentation
dès la rentrée 2024 des classes prépa lycée pour les
élèves ayant échoué au DNB et qui ne pourront donc pas
passer en 2de. Un dispositif qui fait du DNB un
filtre vers l’une des trois voies du lycée, actant de
fait une forme de renoncement à emmener et faire réussir
tous les élèves au lycée général, technologique ou
professionnel !
Et pour le reste ?
Ce schéma d’emplois complémentaire est très révélateur : 830
emplois pour les groupes de niveaux, 150 pour les
classes prépa lycée, 50 mis en réserve…il reste alors 28
emplois pour…31 académies ! Autant dire que l’amélioration
des conditions de travail et d’études (baisse
des effectifs dans les classes sur tous les niveaux) ne
semble pas à l’ordre du jour. Et surtout, ces
créations d’emplois vont servir à financer des mesures
qui vont toujours plus dégrader les conditions de
travail, instaurer l’École du tri social sans répondre
réellement aux problèmes que les personnels rencontrent
sur le terrain…
Si le ministre a beaucoup communiqué sur les emplois
destinés mettre en place les mesures phares de son
projet, il a été beaucoup moins bavard sur l’état des
vies scolaires. Et pour cause : aucune
création d’emplois de CPE ni d’AED ! A l’heure
où les vies scolaires sont sous tension, craquent faute
de personnels suffisants mais aussi parce que les
injonctions pleuvent de toute part, Gabriel Attal ne
fait rien pour améliorer la situation. C’est d’autant
plus paradoxal et scandaleux que le ministre a fait de
la lutte contre le harcèlement sa priorité : comment y
parvenir si les CPE et AED, souvent les premiers
interlocuteurs des élèves ne sont pas plus nombreux ?
Agir pour nos conditions de travail, nos salaires et nos métiers
Encore une fois, avec ces annonces, le ministre prétend
répondre aux attentes des personnels, mais en grattant
le vernis, encore une fois, ce sont des mesures qui
servent d’abord un projet politique plutôt que les
priorités attendues par une majorité des personnels, à
commencer par la baisse des effectifs sur tous les
niveaux et la revalorisation salariale.
Aussi, avec la FSU, le SNES s’engage dès maintenant dans
la préparation des luttes de janvier: actions locales
contre des DGH rabougries, grève
le 1er février pour nos salaires et nos
métiers..Rendez-vous en janvier pour les luttes et… les
victoires !