Lettre ouverte à
Monsieur le Président du Conseil Général à propos de la gestion de la question des
collèges.
Un maillage
éducatif qui perd ses nœuds et une démocratie qui se défile. Monsieur le
Président du Conseil Général,
Vous connaissez sans
doute la FSU 54.
C’est une fédération
syndicale qui regroupe et défend les personnels de l’Education Nationale et d’autres
services publics en Meurthe-et-Moselle. Elle a le sentiment d’avoir été ignorée dans
le dossier des collèges du département.
Notre fédération s’interroge
sur la façon - pour le moins inhabituelle – dont elle estime avoir été tenue à l’écart
d’une partie des débats en amont à propos du chantier qui concerne l’avenir des
collèges de Meurthe-et-Moselle.
Il est surprenant que le
Conseil Général 54 ne réponde pas au courrier du syndicat le plus représentatif de l’enseignement
secondaire le SNES-FSU. D’autre part il est étrange qu’une réunion, initiée par le
Conseil Général, préparatoire à celles dans les territoires soit annulée au denier
moment sans nouveau rendez vous, alors que nous apprenons que les fédérations de parents
d’élèves ont été rencontrées?
A aucun moment depuis la
fin 2007 elle n’a été associée dans un groupe de travail, ni auditionnée ou
informée des avancées des réflexions du Conseil Général et des services de l’Etat
concernant l’avenir du réseau des collèges en Meurthe-et-Moselle. Que pouvons-nous
répondre aux collègues dont les établissements vont fermer et qui nous interpellent en
nous disant: que nous savions et que nous ne les avons pas prévenus pour en débattre?
En 2004, alors que des
projets de fermetures de collèges à Nancy et Vandoeuvre avaient émergé à quelques
jours des congés d’été, nous avions été amenés à nous plaindre une première fois
du manque de transparence dans la construction des dossiers. Après des épisodes divers
(manifestations, articles de presse, changements d’interlocuteurs) le dialogue avait
été rétabli.
Nous nous adressons à
vous, non pour rentrer dans une polémique droite-gauche sur l’aménagement du
territoire meurthe et mosellan, mais pour vous rappeler quelques principes de démocratie
éclairée auxquels nous sommes attachés.
Le maillage du territoire,
surtout au niveau de l’infrastructure de l’éducation, est fondamental pour le bon
fonctionnement de la société. Eviter de stresser les usagers et les acteurs des
collèges en jetant le trouble l’est encore plus. L’acte éducatif doit se dérouler
dans le meilleur climat possible. Surtout au moment où l’Education Nationale programme
de nouvelles suppressions de postes (de l’ordre de 80 000 sur 4 ans).
Toute décision de
révision de la desserte du territoire en établissement scolaire doit être prise après
une véritable concertation et non à la hussarde, sabre trancheur au clair. Si certains
dossiers sont dans le paysage depuis de nombreuses années, comme le sort du collège d’Auboué,
d’autres surgissent en mettant à genoux d’effroi les populations (parents,
collégiens, personnels, élus …). Les établissements 4X4 (4 classes par niveau de la
6ème à la 3ème) ne sont pas la panacée, bien d'autres facteurs
entrent en compte pour juger de l'efficacité d'une structure. Pourquoi rayer de la carte
des collèges qui fonctionnent très bien et renforcer la promiscuité dans des
établissements urbains connaissant déjà quelques difficultés? Il nous semble qu’en
cet état du dossier, bien peu de cas soit fait des conditions d’études et de vie des
élèves, ni des conditions d’emploi, de service
des personnels. Un
collège est un vecteur éducatif, social, culturel et économique, et il semble que dans
le dossier actuel seul le dernier aspect soit privilégié.
Ce que nous déplorons à
présent, c’est un manque de transparence, une méthode avec laquelle « tout est
ficelé », et le paquet-cadeau est imposé dans l’urgence aux usagers et professionnels
de l’école.
Qu’est-ce que ces
réunions de territoires où des décisions sont annoncées sans dossier d’étude
préalable communiqué à ses membres, où les acteurs de l’éducation apprennent
furtivement et avec stupeur la suppression de leurs établissements dans les années à
venir? Combien d’E.P.L.E. vont-ils disparaitre dans les années à venir 2, 5 ou 9,
davantage encore?
Nous sommes également
navrés d’assister à ces « tristes renvois d’ascenseur » entre Inspection
Académique et Conseil Général. Dans un cas c’est la collectivité territoriale qui
prend la décision et les services de l’Etat n’y peuvent rien et dans l’autre c’est
le contraire!
Enfin nous sommes très
inquiets pour les agents des collèges qui vont fermer et dont l’avenir professionnel, s’il
est garanti, reste entouré d’un flou quand nous interrogeons leur employeur. Nous
souhaitons rapidement obtenir des précisions, comme nous avons pu en obtenir de l’Inspection
Académique à propos des personnels enseignants et administratifs des collèges qui sont
susceptibles de fermer.
La démocratie
participative n’est pas l’oukase précipité. Le dialogue avec les partenaires sociaux
nous semble fondamental quand l’on se revendique de valeurs humanistes ou progressistes.
Les représentants des personnels de l’éducation nationale ne sont- ils pas des
conseillers utiles dans ses dossiers même si leurs avis divergent de ceux de l’Inspection
Académique? Nous avons pu lire dans un récent éditorial du Conseil Général que
celui-ci désirait « Investir pour chaque territoire de la Meurthe-et-Moselle pour
résister au “détricotage” programmé des services publics», la FSU compte parmi les
plus ardents défenseurs des services publics et elle a bien des choses à dire.
Une telle situation - si
elle n’était pas corrigée - risquerait d’entacher durablement la nature des
relations que nous avons jusqu’à maintenant entretenues avec le Conseil Général.
Nous nous croisons dans
certaines instances officielles, nous œuvrons pour une école transformée, dans laquelle
chacun puisse trouver sa place.
Vous allez acter
définitivement début décembre la sectorisation du département pour les 5 années à
venir. Croyez-vous possible, ou souhaitez-vous, une réelle concertation avec TOUS les
partenaires de l'Education sur cette problématique?
FSU 54
François Wey
Etienne Masson et Henri Lostette
Secrétaire départemental FSU Co-Secrétaires Départementaux SNES- FSU
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